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Les archives du Olé magazine


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OLÉ ! A VU

UNE ARTISTE À SUIVRE...
NATHALIE GRANGIS
Le fait de la qualifier ainsi n'a rien à voir avec la manifestation du même nom qui se déroule dans la haute-vallée de l'Aude et me laisse on ne peut plus dubitatif. Il y a tant à boire et à manger dans ces mélanges de genre bien souvent de circonstance, et pour moi petit chroniqueur, il y a beaucoup trop de révolutionnaires, de radicaux, bref de sachants qui nous disent ce qu'il est bon de penser.
Aujourd'hui tous les artistes, producteurs d'art réputés tels, sont des contestataires, tous sont si atteints de radicalisme, qu'il semblerait que la révolution soit à nos portes. Hélas la critique comme nécessité absolue sur une œuvre n'est rien car c'est oublier que dans l'art tout est politique, du pompier le plus consensuel au transgressif le plus total. Vouloir se servir de l'art pour changer un système, c'est tirer sur celui-ci avec un pistolet à bouchon, et c'est oublier que l'écriture artistique ne peut être révolutionnaire, elle est juste là pour nous proposer une autre façon de voir le monde et c'est déjà beaucoup.
« Quelque chose que l'on croirait impossible à rattraper semble désormais courir devant les hommes. Ce n'est pas plus leur avenir que leur présent, ce sont leurs rêves qui leur échappent. Et tout ce passe comme si on ne savait plus ni saisir, ni dire, ni penser l'écart qui se creuse de plus en plus entre ce que nous vivons et les discours censés en rendre compte. Au point que la critique sociale si rigoureuse soit-elle, finit par être une musique d'accompagnement, sans aucune efficience, réduite à donner bonne conscience à ceux qui la partagent. Depuis le temps que la crise est devenue le sujet de tous les débats, on dirait même que la multiplicité des approches critiques fait le jeu de la domination. » Annie Le Brun

Pour comprendre dans quels réduits on maintient la critique culturelle, écoutez un jour Mathilde Serrell, critique artistique sur France Culture, qui chaque matin vient nous délivrer un prêt-à-penser sur l'art, un regard se voulant décalé, mais qui vient comme le dit si bien madame Le Brun faire le jeu de la domination. Oui, cette radicalité de salon, cette transgression a quelque chose d'obscène qui permet d'agrandir les collections des grands bourgeois. C'est ainsi que « l'époque se terrifie elle-même en s'admirant pour ce qu'elle est ». Décidément ça n'avance pas. Et pour ceux qui douteraient ce que j'écris, écoutez le lénifiant Arnaud Laporte, qui du haut de son fauteuil très parisien, nous débite chaque jour sa pensée très contemporaine qui sous prétexte de modernité est on ne plus vide de sens.

Heureusement, dans le monde de la surproduction artistique arrive Nathalie Grangis ; voilà quelqu'un qui propose, et c'est déjà pas si mal.
Ses productions ont cette chose rare dans l'art actuel, c'est qu'elles créent du débat, non pas en prenant position, mais plutôt en posant son regard et en nous montrant où il faut voir. Ainsi j'ai bien l'impression qu'elle est une des rares artistes échappant à la critique d'Annie Le Brun. Son regard sur les friches par exemple est autrement plus fort que tous les salmigondis et les danses du ventre des écologistes patentés. Dans ce « on fait quoi, » qui est sous-tendu dans ses œuvres, il n'y a pas de prise de pouvoir, de culpabilisation ; juste un constat qui ouvre à la discussion. Les mains dans le cambouis, comme toujours, elle propose de la réflexion, de l’échange. Ainsi, elle remet au goût du jour ce que tout artiste devrait intégrer avant toute chose: l'art ne se définit par sa valeur marchande, mais par sa valeur d'échange. Demandez-lui le prix de ses bâches et vous comprendrez mieux ce que je veux dire. A trop souvent oublier cette valeur cartésienne, celle de l'échange, les artistes se complaisent comme les fous du roi, dans des cours que l'on appelle pompeusement fondations, où ce qui y sont se protègent de ceux qui veulent y entrer.
Je n'irai pas par quatre chemins ; Nathalie Grangis est une personne de qualité comme on en rencontre peu de nos jours. Une artiste qui s'engage, mais non engagée, la différence n'est pas que sémantique. De nos jours, pas un artiste qui ne soit écologiste, qui ne soit pas contre le populisme, pour l'accueil des migrants. Bref nous sommes entourés d'une génération d'artistes engagés, mais fort peu qui s'engagent. Et c'est ce qui explique pourquoi n'y a pas de révolution. Il y a fort longtemps que le Comité Invisible a répondu dans « Maintenant » à cette question. Pour mémoire ce fut un des seuls groupes d'intellectuels à prévoir l'insurrection des Gilets Jaunes, dans leur opus « l'insurrection qui vient ». Une femme capable de citer Daniel Arrasse et Annie Le Brun ne peut être qu'une personne de qualité. Le mettre en œuvre est quelque chose de bien plus difficile à faire, et pourtant je trouve qu'elle y parvient très bien. Nathalie Grangis nous parle de l'écologie des vieux, du temps où même le mot n'existait pas. Les paysans respectaient la nature, le bio était encore à inventer. Un peu comme dans la chanson de Ferat, « La montagne », elle revisite ce qu'était la nature avant que les pragmatistes de tous bords transforment l'agriculture en un immense complexe agro-industriel. Aujourd'hui grâce à eux la catastrophe est là, et plus rien ne pourra l’arrêter. A la manière de Paul Virilio, un grand penseur de cette théorie, elle reprend ce mythe, et en sous-texte pose une question simple qui ouvre le débat. « On fait quoi pour sortir de cette merde ?»  De nos jours ils sont légions à nous proposer le retour à la nature, mais pas un mot sur l'exploitation de l'homme par l'homme, le béaba de l'écologie. Sauver la planète d'accord, mais toujours garder le système qui enrichit les plus riches et déshérite les plus pauvres.
Le néolibéralisme est mortifère, son oxygène est la croissance immodérée. Si l'on ne change pas radicalement de paradigme, il conduira le monde à sa perte. Tel le Léviathan il nous dévore sans coup férir, après nous avoir asservis, et intellectuellement asséchés. Il nous conduit à coup sûr vers la disparition prématurée de tout ce qui vit sur notre belle planète bleue. Pas de problème le paradis est assez grand pour tous nous accueillir !!! Et en guise de Saint Pierre, Nicolas Grelot et Pierre Raby seront là pour nous envoyer au purgatoire où en enfer si l'on est sorti des clous libéraux !
Mais qu'on ne s'y trompe pas, cette artiste est loin d'être passéiste. Parler du passé ne veut pas dire être passéiste. Elle travaille avec les matériaux d'aujourd'hui, et si son regard est empreint de violence, elle sait que nous devrons poursuivre et continuer à nous interroger.
Les situationnistes avaient déjà depuis longtemps diagnostiqué la mort de l'art. Il n'y a qu'à se plonger dans l'art contemporain pour voir que cette prédiction s'est réalisée bien au-delà de leurs critiques. Entre les pseudos- artistes qui confondent engagement et transgression, entre les écolos à la petite semaine et les dénonciateurs du système dont leur rêve absolu est de s'y faire une place, il ne reste que peu d'artiste avec des préoccupations d'artistes.
En son temps nous écrivions sur les murs de nos histoires :
« Etes-vous conscients de votre rôle d'artiste ? » Aujourd'hui peu se posent cette question, mais c'est avec plaisir qu'on peut en compter encore quelques uns, et Nathalie Grangis en fait partie. Il y a longtemps qu'elle envoyé aux poubelles de l'histoire la valeur marchande de l'art, pour la valeur d'échange.
A Paraza, comme dans une salle de conférence, cette artiste vous proposera une rencontre ouverte autour de ses œuvres et de ses pensées. Alors les réflexions et les débats pourront enfin commencer.

Jomy Cuadrado


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